Cette étude porte sur les tendances qui se dégagent des plaintes médico-légales déposées contre des ophtalmologistes du Canada sur une période de dix ans (2013-2022).
Trends in medico-legal cases against Canadian ophthalmologists: a 10-year retrospective review (2013–2022)
Résumé
Objectif : Étudier les tendances qui se dégagent des plaintes médico-légales déposées contre des ophtalmologistes du Canada sur une période de dix ans (2013-2022).
Méthodes : Une analyse rétrospective de dossiers (actions en justice, plaintes intrahospitalières ou plaintes auprès d’un organisme de réglementation [Collège]) conclus par l’Association canadienne de protection médicale (ACPM) et mettant en cause des ophtalmologistes a été effectuée. Les dossiers ont été codés de façon systématique par des infirmier·ères-analystes à l’aide de la Classification canadienne des interventions en santé, de la CIM-10-CA et d’un schéma spécifique applicable aux facteurs contributifs. Les analyses de données ont été réalisées à l’aide du logiciel SAS (9.4) et du logiciel Prism de GraphPad (9.4.1).
Résultats : En tout, 970 dossiers conclus qui comportaient suffisamment de données pour en faire l’analyse ont été recensés, soit 584 plaintes au Collège, 340 actions en justice et 46 plaintes intrahospitalières. Les plaignant·es étaient en majorité des femmes (55,4 %), et la plupart étaient âgé·es de 30 à 64 ans. Des 1 021 ophtalmologistes cité·es dans les dossiers, 210 faisaient face à des plaintes multiples. En outre, 82 % des plaintes visaient des ophtalmologistes exerçant depuis plus de dix ans. Les tableaux cliniques le plus couramment en cause dans les plaintes étaient les troubles du cristallin (37,1 %), de la choroïde et de la rétine (17,3 %) et de la réfraction (14,9 %). Les complications le plus couramment citées dans les plaintes étaient les troubles de la vue (22,0 %) et les complications rétiniennes (13,8 %). Des préoccupations soulevées par des pairs ont été relevées dans 540 dossiers (55,7 %), les plus fréquentes touchant la tenue de dossier (31,5 %), les processus entourant le consentement (25,9 %) et la communication (20,6 %). Quelque 50,9 % des dossiers ont eu une issue défavorable pour les membres de l’ACPM, bien que dans le cas des plaintes au Collège, la vaste majorité des causes aient été rejetées avec admonestation.
Conclusions : En mettant en relief les lacunes dans la prestation de soins ophtalmiques au Canada, cette analyse vise à amener les ophtalmologistes à y remédier. De futurs travaux permettront d’évaluer en détail les dossiers dans lesquels des préoccupations ont été soulevées par des pairs ainsi que d’élaborer des recommandations précises pour la pratique clinique.
Référence
Waldner DM, Garber G, Steen A, Finestone PJ, Liu R, Perron D, Yang Q, MacIntyre A, Gagné N, Savoy T, Warrian K, Ragan A. Trends in medico-legal cases against Canadian ophthalmologists: a 10-year retrospective review (2013–2022). Canadian Journal of Ophthalmology. Juin 2025. https://doi.org/10.1016/j.jcjo.2025.05.003