■ Sécurité des soins :

Amélioration de la sécurité des patients et réduction des risques

Deux opinions valent-elles mieux qu’une?

Une médecin discutant avec une patiente

3 minutes

Publié : septembre 2014 /
Révisé : septembre 2023

Les renseignements présentés dans cet article étaient exacts au moment de la publication

En bref :

  • Les patients ont le droit de remettre en question les recommandations de leur médecin et peuvent choisir d’obtenir une seconde opinion.
  • Le fait que quelqu’un veuille consulter une ou un autre médecin ne devrait pas être interprété comme une détérioration de votre relation avec cette personne.
  • Habituellement, l’opinion de l’autre médecin viendra renforcer la vôtre et satisfaire la personne qui vous consulte.
  • Si la seconde opinion ne concorde pas avec la vôtre, vous n’avez aucune obligation de prodiguer un traitement si vous croyez qu’il n’est pas indiqué sur le plan médical, s’il n’est pas appuyé par des données probantes ou s’il se situe en dehors de votre zone de compétence ou d’expérience.

Si vous êtes médecin traitant

Les patients ont le droit de prendre des décisions liées à leur santé, de faire leurs propres recherches et de demander une seconde opinion. Toutefois, les secondes opinions peuvent parfois créer de la confusion. Si l’opinion de la deuxième personne consultée confirme la vôtre, il n’y a aucun problème, mais si l’autre médecin établit un diagnostic ou un plan de traitement différent, il est possible que l’on vous consulte de nouveau pour demander une thérapie différente.

En tant que médecin traitant, vous n’avez aucune obligation de prodiguer un traitement :

  • si vous croyez qu’il n’est pas indiqué sur le plan médical;
  • s’il n’est pas appuyé par des données probantes;
  • s’il se situe en dehors de votre zone de compétence ou d’expérience.

Tout traitement ou toute thérapie que vous prodiguez doit être conforme aux normes de pratique acceptées et reconnues et respecter les lignes directrices en vigueur de l’organisme de réglementation de la spécialité médicale et de la médecine (Collège).

Il peut être difficile de gérer la situation si une patiente ou un patient demande un traitement que vous estimez non indiqué sur le plan médical, non appuyé par des données probantes ou en dehors de votre champ d’exercice. En faisant preuve d’empathie, en étant à l’écoute de la personne et en expliquant votre décision avec rigueur, vous serez en mesure de mieux gérer la situation.

Si vous recherchez une seconde opinion auprès d’une ou d’un spécialiste

Lorsque, à titre de médecin traitant, vous recherchez une seconde opinion auprès d’une ou d’un spécialiste, vous devez envisager sérieusement la recommandation de la personne que vous consultez et l’intégrer au plan de traitement si vous la jugez appropriée. Si l’état clinique évolue ou que la recommandation ne semble pas convenir, une discussion de suivi avec le consultant ou la consultante pourrait s’imposer.

Si une seconde opinion est réclamée par la patiente ou le patient ou au moyen d’une demande de consultation, il importe de se rappeler que la responsabilité des soins de cette personne incombe au médecin traitant. À ce titre, vous devez procéder vous-même à l’évaluation et élaborer votre propre plan de traitement; vous devez aussi expliquer aux patients en quoi consistent la recommandation et le plan de traitement définitif. Lorsqu’au moins deux médecins (traitant et spécialiste) prennent part aux soins, il serait préférable de clarifier le rôle de chaque médecin dans l’amorce du traitement et les soins de suivi.

Quand vous donnez une seconde opinion

Dans diverses circonstances, on demande parfois aux médecins de donner leur opinion; par exemple, les patients peuvent leur demander de commenter le plan de soins proposé par l’autre médecin. Avant de faire part de votre point de vue et de donner une seconde opinion, vous devez vous assurer de détenir tous les renseignements cliniques et tous les antécédents pertinents (p. ex. anamnèse, résultats de l’examen physique et examens de laboratoire).

Gardez en tête qu’il y a souvent plus d’une façon de prendre en charge un problème médical. Des commentaires désobligeants sur les soins prodigués par des collègues peuvent créer de l’insatisfaction et mener des patients à déposer une plainte ou une action en justice. Envisagez plutôt de communiquer avec le médecin traitant pour connaître son point de vue, surtout si vous ignorez les faits et les circonstances.

Recherches officieuses d’une seconde opinion

Une personne peut demander une seconde opinion ou rechercher officieusement une expertise médicale dans un contexte autre que celui de votre pratique médicale; par exemple lors d’une activité sociale ou par courriel. Dans pareille situation, vous pourriez lui expliquer qu’étant donné les circonstances, vous ne pouvez pas lui fournir un avis médical pour des raisons autant déontologiques que légales. Vous pouvez toutefois lui demander si elle reçoit déjà des soins médicaux et suggérer le cas échéant qu’elle communique avec la ou le médecin qui a accès au dossier médical.

Si vous choisissez de donner votre avis, vous avez l’obligation de le faire conformément aux normes de pratique appropriées, quel que soit le lieu où celui-ci est donné. Si les symptômes de la personne laissent présager une situation d’urgence, il peut être approprié de lui recommander de se rendre dans un service d’urgence ou une clinique de soins d’urgence.


AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ : Les renseignements publiés dans le présent document sont destinés uniquement à des fins éducatives. Ils ne constituent pas des conseils professionnels spécifiques de nature médicale ou juridique et n’ont pas pour objet d’établir une « norme de diligence » à l’intention des professionnels des soins de santé canadiens. L’emploi des ressources éducatives de l’ACPM est sujet à ce qui précède et à la totalité du Contrat d’utilisation de l’ACPM.