Risques médico-légaux : Ce que les rhumatologues doivent savoir

Sachez quels sont vos risques – Données par spécialité clinique

Un médecin manipulant le bras d’un patient

3 minutes

Publié : février 2023

À la fin de 2021, l’ACPM comptait 625 rhumatologues (code de travail ou CDT 63) parmi ses membres.

Les graphiques ci-dessous vous aideront à mieux comprendre les risques médico-légaux auxquels vous êtes exposés; ils sont accompagnés de ressources éducatives importantes qui vous permettront de limiter ces risques.

Quels sont les risques relatifs de problème médico-légal chez les rhumatologues?1

  •  Rhumatologues, plaintes aux Collèges (n = 167)
  •  Rhumatologues, dossiers médico-légaux (n = 35)
  • Tous les membres de l’ACPM, plaintes aux Collèges (n = 45 421)
  •   Tous les membres de l’ACPM, dossiers médico-légaux (n = 13 857)

Entre 2012 et 2021, le nombre de plaintes aux organismes de réglementation de la médecine (Collèges) et d’instances juridiques était généralement moins élevé chez les rhumatologues que chez les autres membres de l’ACPM.

Quelles sont les plaintes le plus souvent émises par les patients et les critiques le plus couramment formulées par les experts2 ? (n = 97)

Problème Plaintes par des patients (%) Critiques formulées par des experts (%)
Évaluation déficiente 42 8
Comportement non professionnel 30 4
Erreur de diagnostic 26 11
Surveillance ou suivi inadéquats 22 10
Processus de consentement inadéquat 19 9
Problèmes de communication médecin-patient 12 11
Tenue de dossiers inadéquate 10 21

Ce graphique et le graphique suivant portent sur 97 dossiers impliquant des rhumatologues et ayant été conclus au cours de la même période de 10 ans (2012-2021). Ces dossiers renfermaient plus de renseignements détaillés que les autres, ce qui a donné lieu à une analyse plus approfondie de la sécurité des soins médicaux.

Les plaintes reflètent le fait que, du point de vue des personnes traitées, un problème est survenu au cours de la prestation des soins. Chaque dossier peut renfermer plus d’une plainte. Les plaintes ne sont pas toujours appuyées par l’opinion d’experts. Il arrive que les experts n’aient pas de critiques à formuler quant aux soins prodigués, ou que leurs critiques ne soient pas en lien avec la plainte.

RESSOURCES D’APPRENTISSAGE DE L’ACPM : améliorez la tenue de vos dossiers

La tenue des dossiers est essentielle à la sécurité des patients et aux soins qui leur sont prodigués. Nos ressources peuvent vous aider à adopter de meilleures pratiques :

RESSOURCES D’APPRENTISSAGE DE L’ACPM : améliorez la sécurité des soins

Les médecins qui souhaitent améliorer leurs pratiques pour réduire le risque de problème médico-légal auquel ils sont exposés peuvent assister à l’atelier agréé de l’ACPM sur le raisonnement diagnostique, spécifiquement conçu pour aider à éliminer les lacunes en matière d’information, à accroître la conscience situationnelle et à améliorer la sécurité des soins :

Quelles sont les raisons de consultation les plus fréquentes? (n = 97)3

Arthropathies (p. ex. polyarthrite rhumatoïde, polyarthrite psoriasique) (41,2 %), Troubles des tissus mous (p. ex. fibromyalgie, bursite) (12,4 %), Dorsalgies (p. ex. spondylarthrite ankylosante, cyphose) (8,2 %), Troubles du tissu conjonctif (p. ex. lupus, sclérodermie généralisée) (8,2 %)

  •  Arthropathies (p. ex. polyarthrite rhumatoïde, polyarthrite psoriasique) (41,2 %)
  •  Troubles des tissus mous (p. ex. fibromyalgie, bursite) (12,4 %)
  •  Dorsalgies (p. ex. spondylarthrite ankylosante, cyphose) (8,2 %)
  •  Troubles du tissu conjonctif (p. ex. lupus, sclérodermie généralisée) (8,2 %)

RESSOURCES D’APPRENTISSAGE DE L’ACPM : optimisez vos communications

Une bonne communication permet d’établir des partenariats efficaces avec les patients. Aussi, vous trouverez dans nos ressources didactiques des conseils pour vous aider à communiquer de façon efficace et, ainsi, à optimiser les soins que vous prodiguez.

Aide-mémoire pour réduire les risques

Les rhumatologues peuvent gérer les risques comme suit :

  • réaliser une anamnèse pertinente (y compris les traitements actuels et les comorbidités), revoir le dossier médical et effectuer un examen physique approprié;
  • s’assurer que des protocoles sont en place pour permettre de recevoir les résultats d’examens en temps opportun, de les passer en revue efficacement, de les gérer comme il se doit et d’y donner suite;
  • se demander si d’autres tests diagnostiques ou consultations s’imposent pour poser ou confirmer le diagnostic;
  • consigner soigneusement les renseignements pertinents dans le dossier médical pour refléter les antécédents médicaux (y compris les symptômes et les comorbidités), les résultats de l’examen physique, tout diagnostic différentiel, les investigations et le plan de traitement, les instructions préalables au congé et le suivi;
  • durant la discussion préalable au consentement, fournir des renseignements appropriés au sujet des risques importants et des avantages du traitement proposé, des solutions de rechange raisonnables, des résultats escomptés et du risque accru de complications attribuables aux maladies préexistantes. Les patients (ou, s’il y a lieu, la famille ou la personne lui prodiguant des soins) doivent avoir l’occasion de poser des questions. La discussion doit être documentée adéquatement dans le dossier médical;
  • communiquer de façon efficace en faisant preuve de respect, de professionnalisme et d’empathie, et en tenant compte des barrières cognitives, culturelles et linguistiques possibles.

Limites

Les dossiers médico-légaux de l’ACPM ne représentent qu’une petite proportion de l’ensemble des incidents liés à la sécurité des patients. De nombreux facteurs peuvent inciter une personne à intenter une poursuite ou à déposer une plainte, et ces facteurs varient grandement en fonction du contexte. Les dossiers médico-légaux peuvent donc être une précieuse source d’information sur des sujets importants, mais ils ne sont pas représentatifs de l’ensemble des incidents liés à la sécurité des patients.

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Notes

  1. Les médecins ne sont pas tenus de signaler les plaintes au Collège à l’ACPM, et ils le font sur une base volontaire. Par conséquent, ces dossiers ne dressent pas le portrait complet de ce type de dossiers au Canada.
  2. Par experts, on entend les médecins qui interprètent les problèmes cliniques, scientifiques ou techniques liés aux soins prodigués et qui émettent une opinion à leur égard. En général, leur formation et leur expérience sont semblables à celles de leurs collègues ayant prodigué les soins à évaluer. Il arrive que les experts n’aient pas de critiques à formuler quant aux soins prodigués, ou que leurs critiques ne soient pas en lien avec la plainte.
  3. La fréquence des raisons de consultation citées dans les dossiers médico-légaux reflète vraisemblablement les pratiques des rhumatologues et ne témoigne pas nécessairement du risque élevé des affections en cause.