■ Médecin – patient :

Communiquer de façon efficace avec les patients dans le but d’optimiser les soins

Absence de consentement préopératoire

Publié : novembre 2022

Type d'activité : Description de cas

Résumé de l’activité

Cet exemple de cas porte sur une chirurgie reportée en raison d’un malentendu durant le processus de consentement. Les questions d’approfondissement et les suggestions pédagogiques visent à aider les apprenantes et apprenants à cerner les problèmes et à améliorer le processus de consentement.

Exemple de cas

Une femme de 37 ans, mère de trois enfants, a des antécédents de règles irrégulières et abondantes. L’examen physique effectué par un gynécologue montre une hypertrophie de l’utérus évoquant la présence de fibromes. D’après les analyses de laboratoire, la fonction thyroïdienne est normale, mais les taux d’hémoglobine et d’hématocrite sont faibles. Ni une hormonothérapie ni un traitement aux anti-inflammatoires non stéroïdiens n’ont été bénéfiques. Une hyperplasie de l’endomètre sans dysplasie est mise en évidence après une biopsie. 

Le gynécologue laisse la note suivante à l’intention du médecin de famille :

« Nous avons rencontré Suzanne Soucy aujourd’hui pour son suivi. Elle était de bonne humeur. Elle présente une hypertrophie modérée de l’utérus et ses règles sont toujours irrégulières. Elle a beaucoup réfléchi et souhaite qu’on soulage ses saignements et ses douleurs de façon permanente. Nous allons effectuer une hystérectomie abdominale totale et peut-être une salpingectomie bilatérale. Idéalement, nous le ferons au début de l’année prochaine. » 

L’évaluation préopératoire de la patiente est le 4 mars, et on prévoit effectuer la chirurgie le 11 mars. Au cours de la visite préopératoire, un membre du personnel infirmier explique à la patiente en quoi consiste l’intervention prévue : une incision unique sera pratiquée à la partie inférieure de l’abdomen (incision dite « bikini ») et l’intervention exige une période d’arrêt de travail de six à huit semaines à des fins de rétablissement. Il remet à la patiente un dépliant sur l’hystérectomie abdominale. 

La patiente est étonnée. Sa sœur a subi une intervention semblable, mais sous laparoscopie (hystérectomie vaginale assistée par laparoscopie), qui n’exige que trois petites incisions. Le membre du personnel infirmier conseille à la patiente de communiquer avec le cabinet du chirurgien pour obtenir des explications. Il laisse également un message au cabinet du chirurgien pour qu’on rappelle la patiente. 

Après plusieurs tentatives de communication, la patiente discute au téléphone avec son chirurgien dans l’après-midi du 10 mars. Elle est contrariée parce qu’elle a pris les dispositions nécessaires pour période de rétablissement beaucoup plus courte, et qu’il lui est présentement impossible de s’absenter du travail ou d’obtenir de l’aide à la maison durant six à huit semaines. Le chirurgien est également contrarié, car il est persuadé d’avoir discuté de la période de rétablissement avec la patiente à son cabinet, au moment où la décision d’opérer a été prise. Il annule néanmoins l’intervention prévue le jour suivant et fixe un autre rendez-vous avec la patiente à son cabinet pour discuter davantage de l’intervention.

Questions d'approfondissement

  1. En général, quels sont les renseignements généraux qui devraient être abordés durant une discussion préalable au consentement éclairé? À quel moment cette discussion devrait-elle avoir lieu?
  2. Comment aurait-on pu éviter ce malentendu?
  3. La patiente a présumé qu’elle subirait le même type d’hystérectomie que sa sœur. Qu’aurait pu faire le chirurgien pour éviter une telle supposition?
  4. Comment peut-on démontrer, dans la tenue des dossiers, que des stratégies visant à éviter les suppositions et les malentendus ont été adoptées durant la discussion préalable au consentement?

Suggestions au professeur

Cet exemple de cas peut également être utilisé pour aborder les sujets trouvés dans Les bonnes pratiques de l’ACPM, « Professionnalisme et déontologie : Professionnalisme » et « Médecin-équipe : Communication d’équipe ».

  1. Professionnalisme
    • Discutez de la réaction du chirurgien après le refus de dernière minute de la patiente à consentir à l’intervention.
  2. Communication au sein d'une équipe
    • Discutez de la façon dont l’équipe de soins, le personnel infirmier du cabinet, la personne responsable de fixer les rendez-vous et le personnel infirmier de la clinique préopératoire auraient pu réduire le risque qu’un événement de ce type se produise.

Ressources supplémentaires

CanMEDS: Expert médical, Communicateur, Professionnel

AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ : Les renseignements publiés dans le présent document sont destinés uniquement à des fins éducatives. Ils ne constituent pas des conseils professionnels spécifiques de nature médicale ou juridique et n’ont pas pour objet d’établir une « norme de diligence » à l’intention des professionnels des soins de santé canadiens. L’emploi des ressources éducatives de l’ACPM est sujet à ce qui précède et à la totalité du Contrat d’utilisation de l’ACPM.